lundi 16 mai 2011

Belles de Paris. Une ethnologie du music-hall

Fourmaux Francine, Belles de Paris. Une ethnologie du music-hall. Paris, CTHS, 2009.

Qui, à la seule évocation du Moulin Rouge et des Folies Bergère, du Lido ou du Paradis Latin, ne voit passer des images de french cancan ou de danseuses très dévêtues parées de plumes, ces « petites femmes de Paris » qui font la réputation de la France dans le monde entier ?
Qui connaît pour autant leur provenance, comment elles apprennent et exercent leur art ? Ces femmes aux histoires de vie singulières prennent ici la parole pour témoigner de leur parcours, de leurs projets et de leur corps, à la fois sublimé et instrumentalisé, qui devient sur scène un artefact.
Associé à la bohème, le music-hall est aussi un monde de travail. L'ethnographie permet ici de découvrir tout un univers devant et derrière le rideau, danseuses mais aussi machinistes, habilleuses ou parurières dans l'exercice de leurs métiers.
Depuis leur apparition, à la fin du XIXe siècle, les music-halls parisiens, sans cesse menacés de fermeture, renaissent pourtant et demeurent des lieux emblématiques de la ville. La revue le dit : « Ça, c'est Paris ! »
Ni apologie ni entreprise de démystification, le parti pris de cet ouvrage, fruit d'un travail de terrain de plusieurs années, est de faire partager un regard, celui d'une ethnologue, à tout lecteur curieux de dépasser les évidences et de découvrir les paradoxes d'un monde.

samedi 14 mai 2011

Les Romains et la mode

Le grand Scipion l'Africain, comme tous les Romains, porte la barbe. Un jour, en Sicile, au contact des moeurs grecques, il décide de se faire raser. Aussitôt, tout ce que Rome compte d'hommes jeunes et modernistes suit son exemple. La mode du visage glabre est lancée... Les tapis de Babylone font fureur au temps de Caton : ils s'arrachent 800 000 sesterces pièce quand un poulet, au marché, vaut 2 sesterces... L'esclave Roscius a du charme, et du talent. Son maître décide d'en faire une vedette de théâtre. En quelques années, il devient la coqueluche des Romains, et son nom reste comme celui d'un des plus grands du « star system »...

À Rome, comme le montrent ces quelques exemples, la mode s'immisce autant dans les habitudes de vie - le vêtement, la nourriture, le cadre familier - que dans l'art et la littérature où la notion d'imitation est centrale. Par la suite aussi, Rome demeure l'arbitre des élégances, en devenant un modèle de référence pour la culture et le goût européens.

Jean-Noël Robert, historien spécialiste de Rome, cherche à déterminer le rôle que la mode peut jouer dans le développement d'une civilisation. Il montre, à travers des exemples emblématiques, l'impact de la mode sur la société romaine et la place prépondérante accordée à l'imitation.

Paru aux Belles Lettres en 2011; 25 euros

mercredi 11 mai 2011

Si le XVIIIe siècle m’était conté..., costumes d’exception

21 avril au 18 septembre 2011 au Musées des Tissus et des Arts décoratifs à Lyon


Une belle promenade dans le XVIIIe siècle qui met l’accent, au-delà des modes vestimentaires, sur l’évolution des mentalités et des habitudes sociales.

mardi 3 mai 2011

La distinction par le costume. De la fabrication à la représentation

6-7 mai 2011

Journées d’étude organisées par l’équipe d’accueil EA 4115 de l’EPHE, Histara
INHA, auditorium, 6 rue des Petits-Champs, 75002 Paris.

Programme
Vendredi 6 mai
9h15 : Accueil des participants
9h30 : Jean-François Belhoste (EPHE) et Stéphane Verger (EPHE), Introduction. Le vêtement entre histoire et archéologie.

La fabrication de l’habit
Présidence : Michel Pastoureau
9h45 : Luca Tori (Musée national suisse, Zurich-EPHE), Usages secondaires et réparations des pièces métalliques du vêtement dans les Alpes à l’Âge du Fer (VIIe-IVe siècle avant J.-C.).
10h15 : Christophe Moulherat (Musée du Quai Branly), Les vestiges de textiles et la fabrication des tissus en Grèce (IXe-IVe siècle avant J.-C.).
10h45 : Pause
11h : Tiphaine Gaumy (École des Chartes), Fabrication et commerce du chapeau, l’exemple des chapeliers parisiens au XVIe siècle.
11h30 : Jean-François Belhoste (EPHE), Les tailleurs du quartier Vivienne, faiseurs de mode au début du XIXe siècle.
12h : Discussion

Le costume distinctif
Présidence : Stéphane Verger
14h30 : Michel Pastoureau (EPHE), Les couleurs des sportifs (XIXe- XXIe siècle).
15h : Audrey Gouy (EPHE), La représentation du costume des danseuses étrusques (VIe-Ve siècle avant J.-C.).
15h30 : Pause
15h45 : Romain Barre (Université de Nantes), Le costume royal à l’époque hellénistique : revendications socio-ethniques au travers de l'exemple antigonide.
16h15 : François Queyrel (EPHE), Le costume des dieux : habiller les statues en Grèce (VIe-Ier siècle avant J.-C.).
16h45 - Discussion

Samedi 7 mai
Le vêtement mis en scène
Présidence : Jean-François Belhoste
9h : Stéphane Verger (EPHE), Vêtement des stèles, vêtement des tombes à l’Âge du Fer (Xe-VIe siècle avant J.-C.).
9h30 : Philippe Lorentz (EPHE), Des vêtements enfilés à la hâte. Observations sur les draperies dans la peinture des anciens Pays-Bas au XVe siècle.
10h : Chloé Belard (EPHE), La ceinture dans les tombes de l’Âge du Fer en Champagne : détermination ou indétermination du genre ?
10h30 : Pause
10h45 : Guy-Michel Leproux (EPHE), Les costumes dans le théâtre parisien du XVIe siècle.
11h15 : Isabelle Parizet (EPHE), Le pavillon du costume à l’Exposition Universelle de 1900.
11h45 : Discussion

Le costume des autres
Présidence : François Queyrel
14h : Frédéric Barbier (EPHE), Qui regarde quoi ? Le vêtement dans le Voyage pittoresque de la Grèce de Choiseul-Gouffier.
14h30 : Pierre Gonneau (EPHE) et Ioanna Rapti (Bibliothèque nationale), Les costumes et accessoires russes au regard des Occidentaux aux XVIe et XVIIe siècles : visions d’identité et d’altérité.
15h : Rossella Pace (Université de la Calabre-EPHE), Le vêtement féminin entre grecques et indigènes en Sybaritide (VIIIe-VIIe siècle avant J.-C.).
15h30 : Pause
15h45 : Anne Szulmajster-Celnikier (EPHE), Carnaval : thème et variations à travers les langues.
16h15 : Dominique Briquel (EPHE), Le vêtement, élément de la tryphé chez les Étrusques.
16h45 : Discussion

Culture matérielle et visuelle - Séminaire Ecole doctorale SHS - Lille - 2011 Lille

Ce nouveau séminaire met à l’honneur les images et plus largement les univers matériels et visuels dans une perspective anthropologique et historique. Chaque séance, sous forme de journée, est l’occasion d’écouter plusieurs chercheurs de niveau international sur un sujet de leur choix, auquel ils donnent une dimension méthodologique. La photographie, l’ornement, le rituel, la propagande, l’iconoclasme, les médias, le film d’archives, l’histoire de l’histoire de l’art, l’invisible, la croyance aux images, la consommation, les imaginaires, le patrimoine, le corps, la mode ou la fiction seront abordés. La diversité, pour cette année inaugurale, permettra de faire un tour d’horizon des débats et enjeux actuels, sans a priori de discipline, d’aire culturelle ni de période.

Organisation: Gil Bartholeyns, Lille 3

Maison de la recherche, Campus Pont-de-Bois, Univ. Lille 3
(salle 019)

11 mai 2011 : Journée 2. Cultures de l’apparence et anthropologie esthétique

Une culture de l’apparence ce sera un monde de références matérielles et visuelles plus ou moins perceptibles ou sensibles lorsqu’on y entre : dans l’été, dans une prison, dans le milieu sportif. Mais aussi dans une œuvre ou dans un genre. Et, à plus grande échelle, d’une société à l’autre, d’une époque à l’autre. Mais ce n’est pas un « style » au sens classique, ni un Zeitgeist donnant à toutes choses une sorte de parenté isolante. Au contraire, il s’agit toujours d’un univers qui prend sens, se pratique et (pour nous) se dévoile par rapport à d’autres.

« La fabrique des corps d’été. Soin des apparences et culture visuelle au 20e siècle »
Christophe Granger (Université Paris 1)

« Contes de fée et robes de princesses : le merveilleux du vêtement, le rêve dans le
commerce » Odile Blanc (Institut national du patrimoine)

« La culture du faux/du vrai et l’émergence de la “griffe” dans les modes franco-américaines au milieu du 20e siècle »
Véronique Pouillard (Université libre de Bruxelles / University of Harvard)

25 mai 2011 : Journée 3. Images du passé, images du futur : les expériences visuelles du temps

Une peinture ou un film trahit son historicité par l’aspect et le sujet. Cette visibilité du temps de et dans l’image joue également quand celle-ci met en scène le passé. Un même passé change avec le temps, et cette trajectoire ne se résume pas à la quête historienne d’une représentation vraie. Ce « temps du temps » marque aussi les images et les objets futuristes : ils changent et finissent par donner à voir du futur passé. Passé et futur sont ici réunis, car nous n’avons pas affaire à des représentations pour l’un, et à des imaginaires pour l’autre, mais à des opérations proches qui consistent à « réaliser » des mondes qui sont assez différents du nôtre pour être identifiables et qui possèdent parfois une vie propre. Dans quelle mesure, alors, les marques visuelles d’historicité et plus généralement les images de l’inactuel fabriquent-elles le sentiment du présent ?

« Les usages et recyclages des images d’archives de la Grande Guerre de l’époque à nos jours : du temps filmé à l’actualisation du temps »
Laurent Véray (Université Paris 10)

« La colorisation des images d’archives. La technique, l’histoire et le temps »
Julie Maeck (FNRS – Université libre de Bruxelles)

« Monstres de lac et soucoupes volantes : comment les images construisent le passé et le futur »
Pierre Lagrange (Université d’Avignon – Sciences et Langages Appliqués)

« Mille fins de monde : l’apocalypse au cinéma »
Daniel Bonvoisin (Média Animation, Brussels) (sous réserve)